N’est-il pas chou ? L’un de mes plaisirs de la semaine, c’est d’aller au marché le samedi. Il y a longtemps que les grandes surfaces ne me font plus rêver. Terminé la lutte pour la dernière place de parking quand ce n’est pas pour le dernier caddy, les kilomètres parcourus au pas de course dans ces labyrinthes déshumanisés, l’attente interminable aux caisses (vous avez remarqué, on tombe toujours sur celle qui n’avance pas !) et pour finir les embouteillages à la sortie.
Je prends ma charrette et hop, je me rends au marché. A pieds, sans polluer ni consommer du carburant. Même si je paie un peu plus cher, je prends mon temps, je discute avec les commerçants. Ils me reconnaissent, me chouchoutent. Ils me proposent leur dernière promotion sur le ton de la confidence, comme si elle m’était exclusivement réservée. Ils me font partager leur découverte et n’hésite pas à me les faire goûter. Ils plaisentent et me communiquent leur bonne humeur. Bref, lorsque je vais au marché, je ne fais pas seulement un plein alimentaire, je partage un moment de convivialité qui nourrit mon âme avant de satisfaire mon ventre. Depuis peu, quelques grandes surfaces cherchent à recréer des îlots à taille humaine avec des univers thématiques qui rappellent la vraie vie et offrent un voyage sensoriel aux consommateurs. Seulement voilà, il semble qu'ils oublient l’essentiel. Ce que les gens attendent, c’est un contact humain. La possibilité de parler à quelqu’un qui vous conseille, vous reconnaissent et vous fasse partager leur passion. Sans être devin, les grandes enseignes de la distribution devront pour suvrivre à la crise, choisir entre : couper tous les coûts. Là où c'est encore possible et basculer dans le hard discount brutal. Ou au contraire réinvestir dans l’humain et dans la relation de proximité, quitte à monter les prix. Un nouveau modèle de commerce fondé sur le respect du client mais aussi des fournisseurs, du personnel et de l'environnement est probablement une voie d'avenir.
... Le problème restant que les acheteurs ne seront probablement pas prêts à payer le prix de l'humanisation...
Rédigé par : PowerNath | 23 décembre 2008 à 19:40