J'assistais vendredi à l'UDA (Union Des Annonceurs) à un atelier-conférence animé par Burson Marsteller sur la gestion de crise appliquée aux media sociaux. J'aimerai revenir sur l'un des, nombreux aspects abordés hier et qui me semble mériter quelques développements. Les média sociaux ne sont pas responsables de toutes les crises d’aujourd’hui et l’exemple récent de Cora le confirme. Ils offrent une caisse de résonnance sans précédant qui provoque souvent, au sein de l'entreprise, une sur-réaction.
Avec les média sociaux, les crises sont aussi beaucoup plus éphémères. Elles se dégonflent souvent aussi vite qu'elles ont enflées. L’intervention directe et immédiate n’est donc pas toujours la meilleure solution. Mieux vaut parfois temporiser, prendre un peu de recul pour bien mesurer la situation. Chez Burson Marsteller, on distingue « polémiques » et « vraies crises » et propose de traiter les polémiques de manière sensiblement différente. A la différence des vraies crises, les polémiques sont initiées par des détracteurs (en général toujours les mêmes). Bien orchestrée, leur action parait souvent très spectaculaire. Mais reste généralement cantonnée à une certaine communauté. Ce fut le cas cet été lorsque Greenpeace s’en est pris à Mattel pour dénoncer les effets de la déforestation occasionnée par l’utilisation de carton en trop grande quantité dans les packagings des poupées Barbie.
A travers leurs actions, les détracteurs n’attendent qu’une chose : que l’entreprise réagisse pour se faire le maximum de publicité. Il faut dans ce cas veiller à éviter de tomber dans le piège tendu de la provocation. Mieux vaut ne pas intervenir directement et laisser plutôt, quand c’est possible, sa propre communauté (clients, fans, salariés) prendre le relai. Cela ramène le débat au niveau des individus. Mais n’exonère pas pour autant l’entreprise d’agir. Plutôt sur le fond que sur le terrain de la communication. Mattel, dans l’exemple cité, s’est attelé à revoir sa politique de packaging afin de faire passer le message à ses consommateurs qu’elle n’était pas insensible à leurs préoccupations en matière d’environnement et en tenait compte.
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